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samedi 19 avril 2014

Ménage du coffre et examen de conscience



http://daniel-lefaivre.blogspot.ca/2013/07/bienvenue-sur-mon-blogue-parlons-peche.html
À chaque printemps, comme bien des pêcheurs, je fais le ménage de mon coffre de pêche.   J'en profite en même temps pour faire un examen de conscience!  C'est curieux, mais depuis quelques années j'ai tendance à réduire de plus en plus la taille de mon coffre.  Non pas que j'opte pour la simplicité volontaire comme mode de vie ou pour le minimalisme dans l’art de la pêche,  mais je me pose de sérieuses questions sur l'efficacité de certains leurres et encore à propos de mon attitude à les utiliser ...de plus en plus rarement! 

Alors qu'on nous inonde des dernières tendances dans les salons, sur les tablettes des magasins spécialisés et dans les médias, où l'innovation est toujours au cœur de la nouveauté, je me demande souvent si tous ces leurres attirants feront de moi un meilleur pêcheur.  Et comme  le dit le cliché des sportifs  « poser la question c’est y répondre »…  Je deviens de plus en plus sélectif sur le choix -très limité- de mes leurres et je ne me sens plus inquiet à abandonner les quelques kilo de casiers en trop qui débordent de cuillères, devons  et gadgets de toutes sortes que je n'utilise jamais.  Je me retrouve ainsi à pêcher avec pratiquement toujours les mêmes leurres…  alors, pourquoi utiliser un coffre de la grosseur d’une remise à jardin!

Bien sûr, ma démarche n'a pas été facile dès le début! Elle a été laborieuse!  J’ai dû faire preuve de beaucoup de détermination et de sang froid, mettre mes inquiétudes de côté et surtout me convaincre que j’avais raison dans une perpétuelle incertitude.  Partir à la pêche avec seulement quelques leurres dans un minuscule coffre, voyons donc, c’est comme aller à la chasse dans une Smart!   S'imagine-t-on remettre en question des leurres qu'on apporte avec soi pour les sempiternels " au cas où » ? Depuis quand la grosseur du coffre est-elle proportionnelle à la qualité de pêche?  Un coffre de pêche de la grosseur d’une glacière nous promet-il une plus belle performance à la pêche?  Je préfère maintenant me dire que je fais de la place pour les prochains achats, plutôt que d'entasser une grande quantité de leurres dans le même casier!  Comme ça, je n’ai pas à me battre avec une grappe d'hameçons que je dois constamment démêler dès que je fais ma sélection!

C’est donc avec beaucoup de courage que j’ai dû convoquer tour à tour des leurres qui n'avaient jamais performé, les aviser que j'analysais sérieusement leur cas.  Ce soir, composez le 1-800, car il y aura élimination…  Certains criaient à l’injustice prétextant que je ne leur avais jamais donné leur chance, qu’ils ne pouvaient pas scorer  en restant sur le banc…  Je me doute bien que le succès d'un leurre est probablement proportionnel à son utilisation!  Certains se disent qu'à force d'utiliser le même leurre, il finira bien par produire!  Mais qui a cette patience?  J’ai fait la sourde oreille et j’ai donc saisi chaque leurre, un par un, je les ai tâté, sous-pesé,  fais virevolter comme s'ils nageaient dans l'eau en tentant d'imaginer le mouvement créé.  Puis je m'arrêtais sec en prononçant mon verdict: « Ça vaut pas d'la marde... »  Le leurre allait donc rejoindre ses pairs non sans fracas dans un carton identifié " Bredouile »...  J'avais l'impression d'abandonner des figurines à leur propre sort, tout comme Woody dans Histoires de jouets.

Si je devais rester coincé sur une île déserte et qu'un génie sortait de ma bouteille de bière en m'offrant de faire apparaître seulement trois leurres, je choisirais d'abord le jig.

Peu importe le type de plan d'eau, peu importe la saison, le jig est mon premier choix.  Je négocierais avec le génie afin de pouvoir m'offrir en même temps une variété de corps souple, ce qui, selon le syndicat des génies, ne devrait pas être un obstacle à l'accomplissement de mon vœu!!
Snap jigging, pêche à la traîne, au  lancer, été comme hiver, avant pendant et après un front froid, pour à peu près toutes les espèces de poissons, le jig est pour moi le leurre de toutes les situations.
J’ai pêché des salmonidés avec un jig (et un streamer monté 18 pouces plus haut), des perchaudes avec un micro jig, des achigans avec des buck tails, du brochet avec toutes les nouvelles versions de Power Bait qu’il est possible d’utiliser avec des jigs ou des hameçons plombés, du doré et de l’achigan bien sûr, avec une panoplie de modèles, de formes, de poids et de couleurs.

Je ne sais pas d’où vient cet envoutement que me procure ce type de leurre, mais je me souviens que très jeune, alors que je pratiquais du street fishing bien avant que j’en connaisse l’expression, le jig était très populaire.  Je parcourais les abords de l’île de Montréal en vélo pour capturer des truites brunes du fleuve Saint-Laurent, du chinook des rapides de Lachine, du doré de la rivière des Prairies, toutes des espèces qui étaient au rendez-vous et prêtes à sauter sur le prochain jig qui passait sous leur nez à toute allure.

Car ma technique était fort simple : j’avais tellement peur de perdre mon leurre dans le fond de l’eau qui était recouvert de gros rochers, que ma récupération se faisait très rapidement.  Plus vite je ramenais mon leurre, plus je gagnais des points imaginaires, car il m’était possible de faire un autre lancer et par conséquent de pouvoir continuer de pêcher!  J’en oubliais que pour attraper du poisson, il fallait que notre offrande reste un tant soit peu dans l’eau!  Et pourtant, je prenais du poisson, et beaucoup!  Jusqu’au jour où j’ai réalisé que la vitesse vertigineuse de mon jig conjugué au courant fort provoquait terriblement le poisson!

Bien qu’aujourd’hui j’utilise différentes approches, dont le jig à la verticale, je ne me gène pas pour faire régulièrement quelques récupérations qui font chauffer mon moulinet.

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Le jig est sans contredit le leurre que je monte sur une canne la veille, avant même de savoir exactement à quel type de pêche je vais m’adonner.  Je sais d’avance que j’aurai toujours une canne prête pour la pêche à la jig car il est certain que durant ma journée… 

 Comme deuxième attirail, je demanderais au génie de faire apparaître un flotteur coulissant.  Ce type de pêche me réserve des surprises à chaque fois.   Oubliez les boules rouge et blanche, en plus d'affaiblir le fil, elles offrent trop de résistance au moment du ferrage. De plus, cette même résistance vous empêche de « sentir » la moindre touche.  Et puis si jamais on vous observait pêchant de la sorte, avouez que votre visage serait de la même couleur que le dessus de ces célèbres flotteurs pour enfants!

La pêche avec flotteur coulissant a été conçue pour jouer un rôle spécifique qu'on a tendance à oublier.  Ce n'est pas une technique qui a été inventée pour avoir le plaisir de voir ce qui se passe sous l'eau grâce à l'action du flotteur!  En fait, il s'agit d'une approche que permet de présenter un appât à une profondeur déterminée en toute passivité.  Contrairement à la pêche au lancer qui consiste à provoquer par la vitesse et l'action, la pêche avec flotteur permet de présenter une offrande dans des zones plus restreintes par la végétation, les obstacles ou même par le courant. Je rajouterais aussi que l'erreur la plus commune est de pêcher avec les yeux!  Avec un flotteur, on doit se comporter tout comme on le ferait pour toutes autres techniques: en étant attentif aux vibrations émises par la canne et le monofilament!  D'ailleurs la pire erreur est de ferrer au moment où vous voyez votre flotteur disparaître sous l'eau.  Avec n'importe quelle autre technique, vous auriez attendu que la ligne se dresse, qu'une tension s'effectue avant d'amorcer votre ferrage.  Il en va de même avec un flotteur coulissant.  Ce n'est pas le flotteur qui doit vous dicter quoi faire, mais bien la tension que vous avez maintenue qui devient de plus en plus pressante.

Mon choix d’appâts totalement sublimes pour la pêche avec flotteur demeure le méné et le vers.  J’ai aussi un gros penchant pour les ménés que j’ai congelé dans des sacs à collation avec un peu de sel à marinade.  Fini le gaspillage, au retour de la pêche blanche, je fais mes provisions pour les périodes chaudes de l’été.  Avec ce type d’appât, dans un peu de courant, toutes les espèces capturées m’ont confirmé avoir été doublement leurrées…convaincue qu’il s’agissait d’un poisson vivant.

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Le bonheur que me procure la pêche avec flotteur coulissant est indescriptible.  C’est en plein de genre de pêche qui vous réserve toujours des surprises.  Pour suspendre un appât à un maximum de 10 pieds de profondeur, je noue un bout d’élastique au monofilament en guise de bloqueur  au lieu d’avoir recours à un slip bobber. C’est plus rapide et  vous pouvez faire glisser l’élastique pour faire varier la profondeur de votre offrande.


Ce petit clip complémentaire vous donnera un aperçu de la pêche avec flotteur coulissant.

Comme troisième choix, le génie ferait apparaître mon arme secrète, une cuillère dont je ne saurais me passer.  J’en fais une analogie avec Hulk Hogan car tout comme lui, elle est forte, sympathique et elle attire l’attention. Elle fait aussi partie de la WWF.  Facile à retenir comme nom, car elle a le même acronyme : Williams Wabler Frog!
 
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Voici ma cuillère par excellence !  Les couleurs de la Williams Wabler grenouille lui confèrent un effet bœuf !  Dans cette catégorie, c’est mon leurre préféré !  Bien que la qualité du leurre ne semble pas affectée par les éraflures, pour y remédier, j'applique grossièrement une couche de vernis à ongles rouge sur la partie dénudée du métal, créant ainsi l'effet d'une plaie ouverte.  Le résultat est impressionnant...
Photo : avec autorisation de Brecks International


Autrefois réservé dans la section « panique » de mon coffre (je n'utilisais cette cuillère uniquement quand la bredouille semblait inévitable)  la Williams Wabler grenouille est devenue ma cuillère par excellence.  Je l'utilise maintenant à toutes les sauces et en termes de pourcentage, j'obtiens un rendement bien supérieur à n'importe quel placement financier!

Cette cuillère est facile à lancer avec précision, on peut lui donner aisément du mouvement par saccade, elle est suffisamment légère pour passer avec désinvolture au-dessus d'un herbier et demeure provocante avec ses couleurs naturelles et ses mouvements ondulatoires.  Pour la traine à vitesse élevée, elle offre un mouvement de sauve-qui-peut fort alléchant pour le prédateur que vous recherchez. Pour provoquer le brochet, j'aime bien récupérer cette cuillère dès qu'elle effleure l'eau à son point d'impact, sans la laisser caler, tout en la ramenant rapidement.  Vous imiterez ainsi un batracien qui vient de finir sa sieste en quittant son refuge...

À force de lancer, ce type de leurre s'abime surtout à la jonction des pointes du trépied qui frottent et, par conséquent, grafignent l'émail du métal. Bien que la qualité du leurre ne semble pas affectée par ces égratignures, pour y remédier, j'applique grossièrement une couche de vernis à ongles rouge sur la partie dénudée du métal, créant ainsi l'effet d'une plaie ouverte.  Le résultat est impressionnant...

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Voici ma cuillère par excellence !  Les couleurs de la Williams Wabler grenouille lui confère un effet bœuf !  

Je me doute bien qu'aucun génie ne se manifestera devant moi.  J’ai découvert cependant que je possède le pouvoir de faire disparaître facilement des objets!  Voilà pourquoi j'ai décidé de faire de la place dans un petit coffre en privilégiant les trois types de leurres qui me récompensent à chaque sortie.

Mais je ne vous dirai pas que j'ai maintenant un coffret pour la truite, un autre pour le doré et encore un autre pour la pêche blanche...et encore...

Bonne pêche!

Daniel Lefaivre   ><((((º> ·° ºoO 



1 commentaire:

  1. Très intéressant comme texte. J'aime ton choix de leurres si tu partais sur une île déserte.

    Et enfin, tu m'as convaincu de me procurer une Williams grenouille.

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